Cabane FXB Panossière

Au siècle passé, au printemps, de l’autre côté du Combin,du temps des réservations par courrier postal, ma douce Sylvie et moi passions notre premier printemps à Valsorey(3037m.).
Nous n’avions aucune idée, nous étions jeunes et débrouillards.
Même pas peur.
Montés tôt en mars, pour se mettre en place nous étions fin prêts pour accueillir les alpinistes.
Très vite, un soir, nous nous sommes retrouvés dans une cabane pleine, plus que pleine, 60 et plus dans cette toute petite cabane , distance sociale minimale, promiscuité et convivialité.
Matelas dans le réfectoire, du monde partout, du monde qui voulait aider ces jeunes gardiens, nous montrer comment faire.
Le Rozet des Posses, guide vaudois, était là, il nous a sauvé.
Le lendemain tempête, haute-route coupée, confinés, pas un rat, 10 jours, seul avec ma douce, qui était encore plus douce.
On a joué à la crapette.
On a corrigé les détails, on s’est organisé…
Pâques 94, avril, un anticyclone, trois semaines d’affilée, carton plein, 60 tous les soirs, les 2 au boulot, besoin de personne, ça a roulé, on s’en est sorti comme des chefs, à nous la pèpette.
Formation express de gardien de cabane d’altitude.
Tant de printemps.
Depuis lors, j’en ai passé des pâque en attendant le client.
Pâque beau, du Jeudi Saint au Lundi de Pâque, jamais je ne le revis.
Toute les années je l’ai espéré, chaque année je me suis souvenu 94, pâques bénies.
A-t-on jamais entendu parlé de « L’anticyclone de Pâques» ?

Il aura fallu attendre 2020, que les pictogrammes soient clairement optimistes, 3 gouttes le lundi de Pâques à 15h.
Pour que nous ayons de belles Pâques et qu’il faille rester confiné.
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Le destin est farceur.
Photo : Cabane ValsoreySi tu ne sais pas où elle est tu ne la vois pas la cabane, toute petite sous le Grand.