Cabane FXB Panossière

ll n’y a pas 2 printemps identiques là-haut sur la grande moraine.
Tu décolles fin mars, les copains te dégagent les accès et un bout de terrasse.
Tu remplis les caves de pâtes et de PQ.
Tu chauffes la machine et t’attends le client en faisant fondre la neige.
C’est là qu’il y a des variantes, soit il fait beau et il y a du monde, tu bosses.
Soit c’est la tempête, le foehn, le danger d’avalanche, le pictogramme pessimiste, et là plus personne.
Zéro. Le record c’est 16 jours d’affilée seuls dans la cabane.
Toutes les années il y a au moins 7 jours de suite où personne ne se pointe, même pas toi.
Juste le vent wouhouuhou.
Blanc la neige, blanc le sol, blanc les cieux, blanc entre deux, la vie en blanc.
A Panossière toutes les saisons ou presque je change de partenaire collaborateur-trice.
C’est la surprise.
Je me suis retrouvé en tête à tête avec :
une fille aux yeux glaciers, on écoutait l’intégrale de Barbara au chaud dans la cuisine,
un comédien buveur de bière, un aviateur cloué au sol, un neveu joueur de poker, celui qui voulait trop bien faire,
des filles merveilleuses qui ont osé monter là-haut avec l’ours, dans sa tanière, des aventurières.
Tous les styles.
Chaque fois une découverte, pour eux aussi, isolé avec le Riri, la surprise.
Prendre le temps de cuisiner, manger, bouquiner, refaire le monde, bricoler un peu, faire du lard pour la suite,peller la neige, tenir le perron sec,skier un peu pendant les éclaircies.
Jouer en laissant gagner le personnel pour ne pas impacter son moral.
Le plus dur.
On en a passé de bons moments suspendus dans la tempête
Mais cette année je suis confiné.
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