Cabane FXB Panossière
T’as beau faire les meilleurs plans,
sacrifier la marmotte aux dieux,
il y a toujours un grain de sable.
Ce matin des vagues de sable rouge sur la neige blanche.
Je l’avais occulté celui-là, je voulais plus le voir.
Rouge sur blanc, toujours un peu flippant, tout fout le camp.
Le doute
Tu peux demander aux meilleurs experts, futurologues, mages visionnaires, Madame Soleil,
à nos autorités compétentes pour nous diriger sur le bon chemin.
Il y a toujours un grain de sable, celui qu’on n’a pas vu, celui qu’on n’a pas voulu voir.
Et faut revoir les prévisions, les plans, les business-plans à l’aune du réel.
Je n’avais pas encore vu l’accenteur alpin, le libertin,
Il chantait hier soir au fond de la moraine, ce matin il chantait devant la porte, le copain.
Les choucas (chocards à bec jaune, je sais) qui étaient montés avec nous pour le ravito, au bruit de l’hélico, puis avaient disparu, ont réapparu, on ne sait d’où, au bruit du seau à composte sur la pierre, en 36 secondes.
En gueulant.
Ce matin encore le cri crécelle du lagopède alpin a crécelé dans le talus en face, sous le caillou.
Y en a encore,
des milliers d’années de réchauffement,
et elles tiennent encore les reliques de l’âge glaciaire,
obstinées, comme un cabagnard, les perdrix.
Le coin n’étant pas très photogénique aujourd’hui,
je ne pense pas pouvoir t’émouvoir avec des nuances de blanc et de gris.
Je te mets une photo des temps jadis.
Nous en avons eu des beaux moments, nous en aurons encore.
C’était le bon temps, il y avait de la neige,
le temps d’avant,
le temps où on pouvait envoyer l’employé, dans la mine à eau,
de nuit, sans protections, ni plan d’évacuation,
sans craindre les contrôles, peinards.