Comment photographier le foehn?
Nous voilà tout décoiffés.
Je m’en fous, tu ne viendras pas me voir aujourd’hui.
Ils sont partis, hier à l’assaut du Grand Combin.
Je pense qu’ils sont tous redescendus.
Première observation, il est toujours aussi grand, le Grand Combin.
Montés par le couloir du gardien, personne n’a osé le redescendre, la glace n’est pas loin, au moins une longueur en glace vive au sommet, sortie par la droite sous les séracs.
On dira c’était Ok, mais pas super.
Sur le haut les crevasses sont bien ouvertes, comme ça tu les vois.
Descente par le mur de la côte glace, rappel.
Corridor, poudre.
Tout ceci n’a plus aucune valeur, les cartes sont rebattues.
C’est la vraie tempête, j’hésite à m’exiler à la cave.
D’après moi, il n’y a plus aucun flocon de neige qui tienne dans le couloir du gardien, pour ce que j’en sais.
Après le foehn, la neige, après la neige…
Il va falloir recommencer, quel suspens.
On attend, on voit ce qui se passe, je te dis ce que j’en pense.
Je ne sais pas lire dans l’avenir, encore heureux, autrement je saurais que je vais mourir et toi aussi.
On va se la jouer collaboratif une fois encore, t’es un alpiniste, c’est pas du sport aseptisé, il y a une prise de risque, tu sais renoncer, tu viens, t’essayes, tu me dis, je transmets.
Je descends à la cave.