Gardien de cabane, depuis longtemps dans la montagne, je vis 6 mois par an sur la grande moraine de Panossière (2650m.)
J’assiste au formidable spectacle des glaciers qui tombent, qui fondent, des montagnes qui s’écroulent.
Fort, énorme, sonore comme la fin d’un monde, comme un monde vivant, comme un monde qui vieillit, comme tout le monde.
« C’est triste » Dans un des plus beau paysage qui soit, au milieu de la nature puissante, si près des cieux, tu es triste.
Tu te souviens 1880, les vieilles photos sépias.
Tu as oublié il y a 22’000 ans quand on se les caillait vraiment.
Tu as oublié le paléozoïque des fonds marins quand on était encore bactérie, c’était avant le Grand Combin.
En plus tu es coupable, tu n’as pas pris les transports publics.
L’humain malin fait le malin, il veut dompter le monde, il n’y arrivera pas.
L’homme coupable veut rattraper le coup, limiter à 1,5° l’augmentation de température, il n’en sait rien, il fait comme si, il n’y arrivera pas.
L’homme est bien peu de chose si ce n’est dans la joie et le beau.
Occupons-nous de la joie de l’homme.
Les glaciers, le climat et les cailloux s’en porteront mieux.
La terre s’en sortira sans nous et puis mourra comme nous.
C’est une reprise d’un épisode précédent, mais je suis tellement d’accord avec moi-même que je te le repartage.
Photo :Maryline Urbaniak
